Un marché du deux-roues en pleine expansion, motos et scooters confondus, allié à une grosse demande pour un service d’entretien rapide et sans rendez-vous et le concept novateur du Doc était lancé. Une étude de marché et le premier magasin fit son apparition dans le 13e arrondissement de Paris.

Jean de Motoservices : Quel est votre parcours jusqu’à Doc’Biker et pourquoi se lancer dans une telle aventure ?

Xavier Boyaval : Avec mon diplôme d’école de Commerce en poche, option marketing, j’ai d’abord été commercial chez Rank Xerox puis j’ai cumulé un poste de commercial dans la sous-traitance pour finalement monter des magasins (jusqu’à 4) pour la marque Midas. Mais la passion de la moto a repris le dessus et Doc’Biker fut créé. Un marché du deux-roues en pleine expansion, motos et scooters confondus, allié à une grosse demande pour un service d’entretien rapide et sans rendez-vous et le concept novateur du Doc était lancé. Une étude de marché et le premier magasin fit son apparition dans le 13e arrondissement de Paris.

Motoservices : De quand date votre passion pour la moto ?

X.B. : A l’âge de 14 ans, comme beaucoup de jeunes, je bricolais ma Mobylette, une AV 88 bleue, pour améliorer ses performances….au grand regret des voisins qui partageaient pas du tout mon amour du bruit sportif que dégageaient les 49 centimètres cubes de mon premier guidon d’usine. Les séances de cross dans la forêt de Maisons-Lafitte mettaient le moteur à rude épreuve. Il fallait constamment améliorer la mob : guidon, pots, etc. xavier scooter
Puis en 69, j’ai passé mon permis moto en candidat libre. A l’époque il n’existaient que très peu de moto-école. J’avais emprunté la BSA 31 d’un copain car oui, il fallait venir avec sa moto (sans avoir le permis). L’examinateur était au RV. J’ai fait le tour du pâté de maison : un demi-tour et un freinage sans caler et le papier rose m’appartenait. A partir de ce moment, la moto a occupé une grande place dans ma vie. J’ai fait beaucoup d’enduro avec Raynald sur des OSA SPQ 250, des Phantom 125 et des 390 Husqwarna. J’ai couru deux fois l’enduro du Touquet et je participais régulièrement aux grandes concentrations de moto comme les Chamois. Puis vint l’époque de la “4 pattes” Honda qui révolutionna le monde la moto en offrant un deux-roues fiable.

Motoservices : Peut-on vivre de la moto et quels sont pour vous les compétences nécessaires pour y parvenir ?

X.B. : Vivre de la moto, c’est d’abord se réaliser dans une passion. Cela vous procure une volonté qui amène les compétences. Une bonne culture moto est indispensable. Si le secteur de l’automobile est souvent purement utilitaire, celui de la moto s’adresse à des pratiquants qui ont des notions mécaniques (ndlr : il suffit de comparer les épreuves du permis A à celles du permis B, hormis les 125 cm3 qui ne nécessitent que le permis automobile). Ensuite, le contact privilégié et souvent chaleureux avec les clients fait partie du plaisir de travailler dans ce secteur. Le tutoiement facile, la proximité et la passion partagée achèvent ce sentiment d’appartenir à une famille. Il existe des formations rapides de 1 à 2 ans qui préparent le candidat à son futur métier de mécanicien ou de chef d’atelier. L’alternance en entreprise lui permet de mettre en pratique ses acquis et de se confronter aux réalités du terrain. La motivation et la passion amèneront d’elles-mêmes les compétences. L’envie d’apprendre et l’expérience feront le reste.

Motoservices : Est-il facile pour un jeune de se lancer dans la mécanique moto ? Que peut-il espérer en terme de salaire ?

X.B. : La profession manque cruellement de main d’oeuvre. Hélas, les français considèrent souvent les métiers manuels comme des carrières dévalorisantes. C’est un problème culturel. Peut-on reprocher aux parents de vouloir le meilleur pour leurs enfants ? Mais tous ne sont pas faits pour être derrière un ordinateur. Un mécanicien peut gagner 1500 € net après 2 à 3 ans d’expérience s’il est motivé. Pour un chef d’atelier, la fourchette va de 1800 à 2000 € net en moyenne, certains gagnent près de 3000 € net, ce qui est loin d’être négligeable. Mais je vous propose d’interviewer Sylvain, un de mes mécaniciens. Son parcours illustre bien celui de nombreux mécaniciens.

Motoservices : Qu’est-ce qui vous a amené à faire ce métier ?

Sylvain scooter Sylvain : A 13 ans, après avoir passé et manqué le brevet, j’ai décidé d’en finir avec l’échec scolaire. Les études et moi n’étions décidément pas fait l’un pour l’autre. Je me suis inscrit à l’INCM (Institut National des Cycles et Motocycles) pour suivre une formation pratique de 2 ans, en alternance chez Cardy, sanctionnée par le diplôme de l’INCM, le CAP et le BEP mécanicien. J’ai ensuite été embauché chez Doc’Biker pour un salaire légèrement supérieur au SMIC, sachant que je n’ai pas encore la majorité.
Cette opportunité m’a donné confiance en moi, m’a redonné le goût d’apprendre. Je dois avouer que je ne sais même pas ce que j’aurais pu faire d’autre. Et puis, les conditions de travail sont sympas.

Motoservices : Pour conclure, je voudrais vous faire partager mon étonnement sur cette absence de corrélation entre la demande croissante de mécaniciens et les nombreux mails de parents qui s’inquiètent de voir leur enfants galérer pour trouver un emploi. Dans cette période de chômage galopant, il est ahurissant de voir que des magasins en sous-effectif ne parviennent pas à embaucher. Les pneus m’en tombent (sic).

Si vous avez les compétences et que vous souhaitez postuler chez Doc’Biker, cliquez adressez vous à Lionel

Publié le 03/02/2014

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